Confronter son projet avec les premiers prospects, ce que j'ai appris

Avoir une idée, c'est bien, mais est-ce que les potentiels utilisateurs vont vraiment adhérer et aimer ton idée?
Est-ce qu'ils vont dire "c'est de la merde" ou au contraire être "gentils" et dire que c'est bien pour ne pas me décourager?

Je vous partage ce que j'ai appris.

Le contexte

Je suis allé voir mes premiers prospects à l'événement "Jardin nourricier - Jardin retrouvé" sur le campus de Nermont.

C'est mon incubateur qui m'a invité et j'ai sauté sur l'occasion.

Pouvoir parler à des "vrais" utilisateurs en face à face (pas des gens sur Facebook) m'a permis de leur poser plein de questions et surtout de voir leur réaction et d'entendre leurs mots.
C'est la première fois que je faisais une interview utilisateur pour mon projet.

Je suis plutôt introverti en général mais lorsque je présente Potami, je deviens une autre personne.
Mon iPad à la main avec mon prototype, des captures d'écrans (au moment où j'écris ces lignes, l'application n'est pas encore publiée), j'interpelle les visiteurs et les exposants et je commence ma présentation de 30 secondes.

Ce que j'ai appris

Les gens sont bienveillants

Personne va vous envoyer "chier" en vous insultant.

C'est peut être parce qu'il faisait beau et que les gens du potager sont de nature plus calme et généreuse?

En tout cas, 100% des gens que j'ai interpellé m'ont écouté et répondu à mes questions, avec le sourire.

Les optimistes vs les cyniques

Les optimistes sont ceux qui disent oui c'est super, je vais télécharger Potami lorsque ça sortira, et les cyniques sont ceux qui vont trouver les freins et les problèmes.

J'aime les cyniques! Pour de vrai!

Les optimistes me donnent de l'espoir mais je n'apprends pas grand chose.

Les cyniques eux vont challenger le projet, trouver les angles morts:

• "Les Français ne font plus confiance à leurs voisins, personne ne va donner son surplus de légumes."

• "Avec l'inflation, les Français comptent leurs sous, ils vont gonfler leur prix ou tout garder pour eux-mêmes."

• "En tant que professionnel, je paye des charges que le particulier ne paye pas, mes prix seront plus chers, je n'ai aucun intérêt à proposer mes produits à côté de ceux des particuliers..."

• "Et si mon voisin me vend une carotte de mauvaise qualité, ça risque de détériorer nos relations."

Et je remercie ces personnes pour avoir pointé du doigt des problèmes que je n'avais pas envisagé.

Je suis de nature optimiste, et je vois le verre à moitié plein. Mais tout le monde n'est pas comme moi.

C'est à moi maintenant de présenter mon projet sous le bon angle pour attirer les "early adopters" et répondre aux objections des cyniques.

Sortir plus

Les utilisateurs sont "dehors", ne pas rester à la maison, voir et être vu.

Je travaille sur mon application et sur ce site internet depuis mon ordinateur, on a vite fait d'oublier de sortir.

Oublier? Pas vraiment.

Sortir, prendre la voiture, parler à des gens qu'on ne connaît pas, les solliciter (harceler?), et prendre leur contact, c'est fatiguant et j'ai l'impression de déranger.

Je sais que je dois sortir plus et créer un réseau, mais je me donne comme excuse que je ne suis pas prêt, je sortirai "plus tard", mais c'est une erreur.

J'ai plus appris avec ces échanges qu'en faisant des recherches sur Google. Ces personnes me racontent leur vraie expérience et perception, pas des généralités.

Et ils ont vu mon application et entendu parler de mon idée, ce sont des graines que je vais devoir continuer à semer partout où je passe.

J'ai leur contact, dès que l'application sera lancée, je pourrai les recontacter. Comme ils me connaissent, ils seront plus enclins à tester Potami.

Particulier vs Business

Les professionnels sont très terre à terre, on ne tourne pas autour du pot: "Comment ton application va m'aider à générer du CA?", "Est-ce que tu as déjà un business model?"

Je n'ai pas encore trouvé comment Potami pourra aider les professionnels.

A creuser.